J'ai envie de dire familièrement "Wouah ! Quel livre !"

          Voici un sommet parmi tous les thrillers psychologiques.

          Des caractères ciselés au couteau qui se découvrent et s'affinent au fil de l'intrigue, personnages que l'on déteste ou bien auxquels on s'attache peu à peu. Alors on choisit son camp, se doutant malgré tout que l'auteur a plus d'un tour dans son sac et qu'il nous réservera quelques surprises bien amenées.

          Le crescendo du suspense est d'un timing de métronome. L'ambiance, déjà lourde entre les personnages, devient oppressante, haletante.

          J'ai refermé ce livre à regret et je suis restée plusieurs minutes sans bouger de ma chaise longue en ressentant toute la force des personnages qui semblaient s'être incarnés autour de moi et toute l'horreur de cette guerre d'épuration ethnique.

           J'ai vu aussi le magnifique film que l'on pourrait tirer de cette histoire qui sent le vécu à chaque ligne, à chaque description des paysages d'une beauté à couper le souffle.

          En postface, l'auteur nous confie d'ailleurs, la scène qui l'a profondément marqué et dont il s'était promis de faire "la matière d'un roman".

          Roman, d'une puissance phénoménale, qui révèle une nouvelle fois, l'immense  talent de Jean-Christophe RUFIN.

          Respect !

     "Skieur de pente raide", c'est une spécialité dont je n'avais jamais entendu parler. J'avais  vu quelquefois des reportages sur ces skieurs de l'extrême, regard porté admirativement mais néanmoins  distraitement sans jamais me douter de ce qui précédait une descente.

     C'est lors d'un salon du livre que j'ai rencontré Thierry CLAVEL, skieur de pente raide, qui a tout de suite réussi à capter ma curiosité en évoquant  avec passion certains aspects de ses courses.

     Au fil des pages, j'ai alors découvert que gravir une pente pour savourer  ensuite le plaisir immense de la descendre n'était pas à la portée de tout le monde. Il faut des capacités physiques de résistance et d'endurance exceptionnelles face à l'environnement inhospitalier de la haute montagne et pour affronter des conditions météorologiques difficiles pas toujours prévisibles.

     L'auteur raconte avec talent et authenticité plusieurs de ses courses. De minutieuses descriptions vous transportent alors dans des sites extraordinaires qui parfois vous glacent face aux risques encourus. La passion de Thierry CLAVEL pour sa spécialité se ressent à chaque ligne, telle une passion amoureuse où la raison n'a pas la meilleure place.

      Et j'ai enchainé les chapitres avec un intérêt et un plaisir grandissants au rythme de ses aventureuses "escapades" !

     On trouve à la fin du livre les topos des itinéraires, et des liens permettent d'accéder aux magnifiques photos prises par l'auteur.

L'Apparition

Didier van Cauwelaert

      Insatiable des histoires de cet auteur, j'ai continué à explorer la longue liste de ses romans.

     Le titre "L'Apparition", probablement à cause de mon attrait pour le mystère et le surnaturel, a attisé ma curiosité. Après avoir lu le résumé sur la quatrième de couverture, je restai songeuse. Une nouvelle coïncidence me reliait à l'écrivain.

      Il y a quelques années lors de mon séjour à Mexico, j'ai assisté à un évènement qui déplaçait les foules. Des milliers de visiteurs venaient en pèlerinage des quatre coins du monde pour vénérer la Vierge de Guadalupe dont la cathédrale avait été construite à sa demande en 1531, suite à son apparition à un berger, Juan Diego. Ce qui est fascinant dans cette histoire, c'est que l'image de la vierge s'est imprimée dans le manteau tissé en fibres d'agave de Juan Diego et que ce vêtement, la Tilma,  n'aurait pas dû se conserver plus d'une vingtaine d'années, or, on peut encore l'admirer. Encore plus stupéfiant, c'est la découverte par des ophtalmologues,  du reflet des témoins de l'apparition dans les yeux de la vierge.

     Après de longues controverses, Juan Diego a été canonisé par Jean-Paul II, le 31 juillet 2002.

     A l'époque, j'avais écouté  cette histoire d'une oreille distraite, mais après la lecture de ce roman, j'ai recherché tout ce que l'on en disait sur internet avec une incrédulité passionnée.

     Didier van Cauwelaert, avec son immense talent,  a fait de cette histoire vraie - les éléments historiques qu'il relate étant bien réels - un roman haletant qu'on ne peut lâcher jusqu'à la fin.