Lumière rouge  

de Pierre et Elyane Saussus  

(Choix de quelques clichés sur 6 panneaux)

De passage dans le pays de Forcalquier, Pierre et Elyane Saussus sont tombés sous le charme de Salagon, ancien prieuré du XIIe siècle géré par le Conseil Général des Alpes de Hte Provence (le domaine abrite un conservatoire botanique et ethnologique) et ont assisté à un phénomène rare, d’une époustouflante beauté,  « La lumière rouge », durant toute une journée (de 8h30 à 18h), sans pourvoir se détacher du parcours rapide et « magique », , de cette lumière, sur le sol et sur les murs, à travers les vitraux conçus par Aurélie Nemours*. De cette observation, ils ont tiré des photos exceptionnelles qui sont exposées actuellement à l’espace culturel Montrigaud »  à Seyssins pour « le Printemps des artistes , du 2 au 11 mars 2007.   

Quelques poèmes haïkus écrits par Pierre soulignent l’émotion ressentie durant ce parcours aux multiples facettes.

 Haïkus nés sur place :  

le soleil sculpte  

les colonnes taillées – jusqu’  

au plus petit trou 

rouge sur le mur –  

la tache se déplace  

sans laisser de trace  

d’un coup de pinceau  

la tache vagabonde -  

soleil dans le cœur  

notes de couleur  

l’œil les voit et les entend  

sons inaudibles  

dans le silence 

la tache pourpre parcourt  

l’espace intérieur  

 *Aurélie Nemours (1910-2005)  

Elève de Mondrian et de Fernand Léger  

En 1998, on lui a confié la conception et la réalisation des vitraux de l’église.  

Elle a choisi un verre monochrome à base de sélénium utilisé pour la première fois. C’est un rouge « absolu » joignant les deux extrémités du spectre, « le rouge le plus pur qui existe »  selon A. Nemours. Entre feu et lumière…  

Le verre a été soufflé dans l’atelier Duchemin , grands maîtres verriers contemporains (cathédrales de Digne, Maguelone…)  

Les plombs, appliqués extérieurement, forment un tracé rythmé, abstrait.

Le papillon des étoiles

De Bernard Werber

Albin Michel 245 p.

Le sujet :

            Sujet d’actualité puisqu’il est question de l’état de la planète, de ce que l’on en a fait de pire et d’irréversible d’où l’idée d’aller reconstruire ailleurs, en évitant de reproduire  les mêmes erreurs…Utopisme ? Pas pour Yves Kramer, ingénieur à l’imagination débridée, chargé de sélectionner les nouveaux projets liés aux  voyages dans l’espace, jusqu’au jour où il décide de mettre en  œuvre SON projet : le papillon des étoiles, vaisseau spatial qui conduira des volontaires dans une autre galaxie afin de bâtir un monde meilleur. Le choc de la rencontre avec Elisabeth Malory, belle navigatrice au sommet de sa gloire  ne sera pas sans conséquences.

Ce que j’en dis :

         Facile à lire mais difficulté à quitter ma planète …Pour tout vous dire, je n’aime pas trop les romans de science-fiction car on peut tout inventer sans souci de cohérence et sans crainte d’invraisemblance, impression de fuite en avant vertigineuse…mais cela ne m’empêche pas, malgré tout, de rêver au pouvoir de se « télé porter » par exemple, et de laisser voguer mon imaginaire !

Extrait :

            Je ne vous parle pas du respect de vos privilèges acquis empiriquement sur l’exploitation de la peur, de la superstition et de la bêtise. Je ne vous parle pas de vos traditions qui consistent à répéter des comportements inefficaces, nocifs ou dangereux  au seul prétexte que vos parents faisaient pareil. Je vous parle de la survie de l’espèce humaine.

Aux bonheur des ogres

Daniel Pennac

Folio 287 p.

Résumé :

            Effervescence dans un grand magasin en période de Noël, chaque fois qu’une bombe explose, Malaussène se trouve dans les parages. Rien de mieux pour éveiller les soupçons. Il faut dire qu’il y est employé comme « bouc émissaire », c’est un  emploi peu commun mais où il excelle ! …et on l’imagine faire son numéro…Désopilant !

Ce que j’en dis :

         Ce jour-là, j’erre dans le labyrinthe des rayons…Quelques instants suffisent pour que je sois attirée par un livre mis en évidence pour happer le lecteur : « Aux bonheur des ogres »…Je m’approche et découvre avec plaisir que c’est un « Pennac » que je n’avais pas lu ! … Cela tombe bien, c’est l’un de mes auteurs préférés. Deuxième bonne surprise, c’est le premier de la saga Malaussène ! Quelle famille ! À découvrir absolument si vous ne connaissez pas cette « tribu ».  C’est Ben (Benjamin, le frère aîné) qui en  assume le quotidien (absence de la maman qui réapparaît de temps à autre)…

         Style et humour savoureux. C’est qu’il n’a pas son pareil, Pennac, virtuose en l’espèce,  pour dénicher les mots les plus suggestifs et inventer des  situations les plus cocasses.

         J’ai lu avec plaisir « Au bonheur… » mais c’est « La petite marchande de prose » que je préfère dans la série, ainsi que « La fée carabine » ou encore « Aux fruits de la passion »….Histoires intemporelles.

         Et pour ceux qui se sont essayés au théâtre (expérience dont on ne ressort pas indemne !) lire « Merci suivi de Mes italiennes ».

         Notons qu’il a écrit aussi pour la jeunesse ; on trouve Kamo et L’œil du loup dans toutes les BCD scolaires.

Extrait :

            « Je mets suffisamment de terreur dans mon regard pour que Lehmann trouve enfin le courage de m’affranchir. En deux mots comme en mille M. Machin ici présent, plongeur sous-marin de son état (pourquoi ce détail ? pour authentifier le muscle ?) a commandé, la semaine dernière, un lit de 140 au rayon meubles plein bois.

-         Le plein bois, c’est bien votre secteur, Malaussène ?

Oui timide de mon bonnet.

- A donc demandé un lit de 140, noyer chantourné, ref. T. P. 885 à vos services, Monsieur Malaussène, lit dont les deux pieds de tête se sont brisés au premier usage… »