Brunetti entre les lignes

DONNA LEON

     Son tout dernier roman !

     Retour à Venise en compagnie de Brunetti, le sympathique commissaire tout en retenu et modestie, dans le style incomparable de DONNA LEON, romancière américaine tombée amoureuse de  cette ville où elle y vit depuis trente ans. Toujours le même plaisir de m'y promener surtout dans les quartiers que je connais bien.

     Tout commence par le vol de livres précieux dans une prestigieuse bibliothèque vénitienne.

     La directrice, en grand désarroi, indique à Brunetti que d'autres livres d'une valeur inestimable, ont été endommagés. Les soupçons se portent sur un chercheur américain habitué des lieux qui depuis le vol n'est plus revenu.

     Lorsqu'un autre suspect, un ancien prêtre assidu de la même bibliothèque, est découvert mort chez lui, Brunetti reprend l'affaire du début pensant qu'il n'a pas suivi la bonne piste. Peu à peu, il paraît évident qu'il s'agit d'un trafic de livres rares...

Mort à la Fenice

DONNA LEON

      Si vous raffolez de Venise et des enquêtes du commissaire BRUNETTI ( comme moi ! ) vous adorerez ce premier roman de DONNA LEON  paru en 1992. Depuis, ses romans se sont succèdés. La plupart ont été adaptés à la télévision dans la série "Enquêtes à Venise". Rien de plus facile pour un metteur en scène, il n'a qu'à suivre l'auteur mot à mot. En effet, Donna Leon a la caméra virtuelle au bout des doigts. Elle brosse d'une plume experte ses personnages dans leurs plus intimes sentiments, dans leurs moindres expressions, dans les plus petits détails du décor. Un humour fin distillé avec subtilité rend la lecture très agréable. Tout est d'une extraordinaire précision et contrairement à ce que l'on pourrait penser, cela ne nuit absolument pas au lecteur pour créer son propre imaginaire.

      Guido Brunetti, commissaire au charme discret, héros récurrent de la "Donna", moins flegmatique que le commissaire Adamsberg des "Vargas" se montre tout autant attachant et je prends plaisir à suivre ses aventures à travers les canaux, rues ou palais de Venise... Mais peut-être est-ce grâce à l'acteur télégénique  dont l'image m'a accompagnée tout au long de ma lecture...

      ... A la Fenice, alors que le deuxième acte de La Traviata, ( mon opéra préféré !) doit reprendre, le maestro tarde à revenir... Peu après on le découvre mort dans sa loge... L'empoisonnement au cyanure est probable... La consternation est générale. La presse s'empare de ce fait divers et met la pression sur la police locale. Brunetti entre en jeu avec une méthodologie bien rodée et active son fidèle "réseau"... Qui a bien pu assassiner ce célèbre maestro à la vie d'apparence lisse ? Forcément plusieurs pistes se dessinent ...

      Personnellement, à la moitié du livre, j'ai réussi à entrevoir la vérité mais pas dans toute sa complexité.

      Donna Leon, romancière de génie,finit évidemment sur un coup de théâtre !

 Le baiser du congre

DEL PAPPAS

  Jigal poche 280 p.

      Ce polar qui a reçu le Grand Prix littéraire de Provence 2002 fait partie des livres impossibles à lâcher.

     C'est d'ailleurs ainsi qu'on me l'a présenté.Une sacrée bouillabaisse cette histoire!

     Dès les premières lignes, tous les parfums de la Provence vous sautent aux narines, les paysages sublimes des calanques éblouissent vos yeux et les délicieux plats de poissons qui exhaussent la gastronomie locale excitent vos papilles.

     La rade de Marseille, de l'Estaque aux Goudes, où se nichent sous la Corniche les pittoresques plages du Petit Nice et du Prophète, est le théâtre d'une histoire haletante mise en scène fabuleusement comme seul un amoureux de cette ville peut le faire.

     Séduite par le style de Del Pappas qui faisait vibrer ma fibre provençale, je parcourus avidement les premières pages du roman et je me laissai bercer par le rythme de vie tranquille des deux pescadous, héros du roman. C'était le calme qui précédait la tempête, car à partir de la page 54 changement brutal d'atmosphère; il faut s'accrocher pour plonger dans le « rouge sanguin ou le rouge sanglant » des scènes de meurtres.

     Ainsi tout au long du roman, on passera de la douceur et des senteurs méditerranéennes à la violence du milieu des truands.

     Les rebondissements sont excellents et des expressions du parler marseillais pimentent savoureusement l'ensemble de cette histoire.

Bémol pour l'épilogue...