Pars vite et reviens tard de Fred vargas
Un mot d’abord sur l’auteur…auteure, écrivaine ? les avis sont partagés sur la féminisation de certains termes…En effet Fred Vargas, ce que je ne savais pas avant d’acheter ce livre, est une dame, archéologue et spécialiste de Moyen Age. Hésitant sur mon choix, ces éléments, gages d’un style de qualité, me semblait-il, m’ont décidée. Je ne fus pas déçue, bien au contraire : énigme tissée avec talent, écrite sans vulgarité, psychologie des personnages bien perçue.
L’histoire :
Joss le Guern, ancien marin breton reconverti en « crieur » métier révolu d’une époque lointaine, trouve un jour dans sa boîte à messages d’incompréhensibles annonces. Certains textes sont en latin, d’autres semblent copiés dans de très vieux ouvrages qui évoquent le retour d’un terrible fléau. Dans le même temps, apparaissent dans Paris, tracés à la peinture noire sur des portes d’appartements, des signes étranges et trois lettres CTL.
Plaisanterie de taggueur ou menace réelle ? Le commissaire Adamsberg craint le pire.
Extrait :
Le marin avait buté sur la fin de la phrase, prononçant « esse humiditèze de la terre ». Decambrais avait attribué l’extrait à un texte du XVIIe siècle, sans certitude.
Citations d’un fou, d’un maniaque, c’était le plus probable. Ou bien d’un cuistre. Ou encore d’un impuissant qui cherchait à établir son pouvoir en distillant l’incompréhensible, se hissant avec jouissance au-dessus du vulgaire, enfonçant l’homme de la rue dans son inculture crasse. Sans doute était-il sur place alors, mêlé à la petite foule afin de se repaître des expressions d’hébétude que provoquaient les messages savants que le crieur peinait à lire.