Un léopard sur le garrot
Chroniques d'un médecin nomade
Jean-Christophe RUFIN

Gallimard 285 p.

          Quelle vie! Quel parcours chaotique pour atteindre un idéal tellement enfoui au plus profond de lui-même qu'il n'en percevait que l'esquisse. Qu'il en a fallu au destin des détours pour que l'écrivain en gestation dans le médecin humaniste se dévoile. Jean-Christophe RUFIN nous raconte ses joies, ses souffrances  et ses humiliations de sa vie  d'étudiant en médecine et de ses expériences passionnées dans l'humanitaire.
          Il porte un regard sans concession sur le monde des grands pontes et mandarins, révèle comment la tyrannie médicale se met en place avec arrogance et brutalité au mépris des patients. Homme sensible et profondément humain, il en a gardé un souvenir douloureux. 
          De son enfance auprès d'un grand-père médecin estimé et aimé par ses patients mais qui impressionnait l'enfant qu'il était,  il gardera la trace indélébile et lui dédiera avec amour un message posthume.
           Personnalité emblématique de l'humanitaire, Jean-Christophe RUFIN fait son auto-critique avec une sincérité absolue et nous offre des confidences bouleversantes.

Le secret 
Frédéric LENOIR

Poche 157 p. (2003)

     Romans, essais, documents, les parutions de Frédéric Lenoir, auteur que j'affectionne particulièrement, sont nombreuses. Je n'ai donc pas résisté au plaisir de découvrir 
"Le secret" histoire émouvante proche du conte philosophique, et conduite comme un roman à suspense, où l'on s'interroge sur les valeurs qui animent les hommes.
Lu d'un trait en quelques heures!

L'histoire:
     Pierre Morin, jeune homme solitaire aimait contempler la nature apaisante et sauvage et c'est à l'ombre d'un vieux chêne non loin d'une rivière qu'il avait pris l'habitude de se reposer après le dur labeur des champs. Son comportement semblait étrange aux yeux des villageois qui le soupçonnaient de cacher quelque chose...Seule, sa mère, en remarquant la lumière nouvelle de son regard, comprit qu'il avait un secret et que celui-ci le comblait de bonheur. Un jour, Pierre Morin dont les absences étaient pourtant coutumières, tarda à revenir...

Extrait:
     La première nuit, Emilie Morin ne fut pas trop inquiète. Elle était habituée à ce que son fils dorme dehors. Elle fut davantage soucieuse de ne pas le voir réapparaître dans la journée, mais continua à vaquer à ses occupations comme si de rien n'était. Le soir du 8 août, une sourde angoisse commença à lui étreindre la poitrine. Son instinct de mère lui disait qu'il s'était passsé  quelque chose d'anormal.